Thérapie cognitivo comportementale : de quoi s’agit-il ?

Thérapie cognitivo-comportementale : de quoi s’agit-il ?
La santé mentale est une préoccupation grandissante pour grand nombre de Français. Pour en prendre soin et vivre une vie apaisée, il existe aujourd’hui de nombreuses approches. La thérapie cognitivo-comportementale en fait partie. Découvrez ici les objectifs de cette approche, ses indications, ainsi que ses similitudes et divergences avec la kinésiologie.
Qu’est-ce que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ?
Définition et petite histoire de la TCC
La TCC est une approche brève qui consiste à modifier les pensées, émotions et comportement d’une personne, de manière à ce qu’elle retrouve un équilibre mental durable.
On retrouve des traces de son utilisation dès l’Antiquité. Le célèbre Hippocrate utilisait déjà une forme d’accompagnement similaire, pour aider certains de ses patients à réduire leur phobie.
Plus tard, au 19e siècle, 2 médecins se sont intéressés plus à l’influence de la parole et à ce type d’intervention dans le traitement de certains troubles mentaux.
Mais la thérapie cognitivo-comportementale moderne ou TCC trouve son véritable fondement clinique dans les années 1950-1960. Le Dr Aaron Beck, notamment, pointe du doigt les limites de la psychanalyse, notamment dans le cadre de dépression. Il conçoit une approche en psychologie, plus structurée et scientifique.
Les piliers de la thérapie cognitivo-comportementale
La thérapie cognitive se base sur 3 principes fondamentaux que nous vous expliquons ici.
Une analyse du comportement dans l’instant présent
Contrairement à d’autres approches psychologiques, la thérapie cognitivo-comportementale ne s’intéresse pas à des causes passées. Elle recherche les raisons actuelles qui poussent une personne à avoir des comportements problématiques.
La TCC lui permet d’observer sa réaction émotionnelle et mentale, dans une situation concrète et actuelle.
Une imbrication des émotions, des pensées et des comportements
Le lien entre les émotions, les pensées, les croyances et les comportements est indéfectible. Et c’est sur cette interaction que se base la TCC. Dans une situation donnée, une pensée déclenche une émotion et une réaction.
Un thérapeute aide son consultant à sortir d’un schéma cognitif ancré, parfois depuis de longues années. Il le guide pour repérer ses croyances et ses comportements néfastes.
Le thérapeute permet ainsi à la personne :
- De comprendre ses mécanismes internes ;
- De sortir d’un cercle vicieux ;
- De faire l’apprentissage d’un nouveau mode de fonctionnement.
Cette approche thérapeutique est donc particulièrement intéressante pour appréhender la gestion du stress et des émotions.
Un modèle éducatif pour réguler ses émotions
Ce processus cognitivo-comportemental se base sur une approche purement éducative. Les bénéficiaires sont invités à développer des clés pratiques pour :
- Apprendre à mieux se connaître ;
- Trouver une réponse à sa problématique.
Certains outils sont très précieux dans ce contexte. Pour illustration, la roue des émotions de Plutchik permet à un consultant de s’attarder sur ses émotions fondamentales et d’observer les comportements qu’elles déclenchent.
Quels sont les objectifs de la thérapie cognitivo-comportementale ?
L’objectif d’une thérapie cognitivo-comportementale est de « désapprendre » les réactions négatives pour les remplacer par de nouvelles actions, plus positives.
Pour cela, le thérapeute décompose chaque difficulté « accablante » en plusieurs petits problèmes, plus simples à affronter pour la personne.
Il déconstruit ainsi chacun des schémas rigides que le consultant s’est forgés, au fil des années. Et il l’aide à apprendre de nouvelles techniques, par le biais d’exercices pratiques.
Grâce au travail réalisé sur les émotions et les pensées, la personne modifie ses réactions comportementales. Elle apprend à faire face aux difficultés auxquelles elle est confrontée dans sa vie quotidienne.
Ce type d’accompagnement s’adresse ainsi à des consultants qui présentent différents types de traumatismes, comme nous allons le voir ci-dessous.
Pour quels troubles la TCC est-elle recommandée ?
Un thérapeute travaille auprès de personnes dont les préoccupations émotionnelles et comportementales ont été clairement identifiées. Voici les principaux troubles qui peuvent être surmontés par la TCC.
L’anxiété et le stress
Dans des situations stressantes, la TCC permet à un patient de retrouver un sentiment de sécurité. Elle contribue à transformer les pensées anxiogènes par des croyances positives et réalistes.
Mais elle convient aussi à des personnes qui se demandent comment soigner un mal-être profond, comme nous allons le voir en dessous.
Les phobies ou les peurs
Cette thérapeutique est efficace pour savoir comment surmonter un traumatisme psychologique. Elle restructure la pensée et remplace des associations d’idées mentales irrationnelles par des schémas de construction mentale logiques.
Les troubles de l’humeur et dépression
Rumination mentale, pensées et émotions négatives, dépression, etc. Les consultations de TCC contribuent à réduire un dialogue intérieur dévalorisant. Elles stoppent un trouble émotionnel chez l’adulte, comme une incapacité à gérer la colère, par exemple.
Un psychologue ou un psychiatre formé aux TCC induit ainsi chez son consultant :
- Des croyances plus positives ;
- Une revalorisation de la personne ;
- Une meilleure régulation de l’humeur ;
- Un comportement plus adapté à la situation.
Les TOC et comportements obsessionnels
La TTC reste aussi une excellente alternative, pour les personnes qui ont des compulsions quotidiennes néfastes.
Elle agit, en effet, sur la mémoire émotionnelle et les symptômes de croyance obsessionnelle. Elle permet de générer un comportement différent, face à des TOC, même s’ils sont prononcés.
Les addictions et autres dépendances
Cette approche permet également de reprendre le contrôle sur son comportement, en cas de troubles alimentaires ou d’addictions d’autres types.
Elle contribue, en effet, à repérer les déclencheurs et les moments à risques. Elle livre ensuite les clés concrètes pour aider un consultant à se sortir d’une dépendance et être en meilleure santé.
Les comportements psychosomatiques
La TCC reconnecte le corps et l’esprit. Elle révèle les schémas émotionnels inconscients sous-jacents.
La verbalisation contribue à limiter des symptômes physiques, sans aucune cause médicale apparente. C’est par exemple le cas dans :
- Le syndrome de fatigue chronique ;
- Les problèmes d’ordre sexuel ;
- Et bien d’autres problématiques.
Les douleurs chroniques
Certaines douleurs persistantes, comme celle du syndrome du côlon irritable, sont souvent en lien réel avec un problème physique.
Mais ces souffrances sont parfois amplifiées par différents schémas comportementaux divers, tels que l’hypervigilance ou encore l’évitement. La TCC peut reconnaître ses mécanismes et limiter l’impact émotionnel sur la douleur.
Quelles sont les techniques utilisées en TCC ?
Ce tableau vous présente les principales techniques que les professionnels utilisent au quotidien dans une séance de TCC.
Outils TCC | Objectif pour le thérapeute | Forme de l’outil |
La journalisation | Identifier ses émotions et les comportements néfastes | Il s’agit d’un tableau dans lequel le consultant note quotidiennement les situations qui lui posent problème, les émotions et les pensées associées |
L’analyse fonctionnelle | Comprendre les situations qui déclenchent une souffrance | Activité réalisée à partir de la grille de journalisation |
La restructuration cognitive | Changer une croyance limitante | Mettre en place un tableau pour chaque situation dans laquelle la pensée est automatique. Noter la preuve et la pensée alternative qui lui correspond. |
L’exposition graduée | Limiter un évitement face à une situation anxiogène | Instaurer une liste hiérarchisée de situations anxiogènes et s’y confronter de façon progressive |
La relaxation et la respiration | Calmer le corps et l’esprit | Exercices guidés de respiration, cohérence cardiaque, etc. |
L’activation comportementale | Donner un élan vital à la personne | Réaliser un suivi d’activités en mettant en place un tableau |
Les jeux de rôle | Simuler des schémas relationnels | Mise en situation lors de séance de TCC |
Les habiletés sociales | Améliorer les interactions avec les autres | Simulation de dialogues |
La pleine conscience | Ancrer les nouveaux apprentissages et limiter les éventuelles ruminations | Séance de méditation |
Comment se déroule une séance de TCC ?
Un premier temps d’échange entre le professionnel et son consultant permet d’aborder la problématique et l’objectif de la séance.
Mais la plus grande partie de la consultation est consacrée à des exercices concrets. Ils consistent en :
- Un travail d’analyse des pensées et des émotions ;
- Une mise en avant de potentiels schémas récurrents ;
- Une rééquilibration émotionnelle, énergétique et comportementale ;
- Une restructuration cognitive.
Pour ce faire, le thérapeute utilise divers outils. S’il aide son patient à sortir du triangle de Karpman, il commence par identifier ses pensées automatiques en utilisant une démarche de journalisation. Puis il l’invite à poser ses limites, via des jeux de rôles pour reprendre sa juste place.
La séance se termine au bout de 45 minutes à une heure, comme la plupart des consultations de psychothérapie.
Quels sont les avantages et limites de la TCC ?
De par son travail tridimensionnel (pensées, émotions et comportement), cette thérapie a démontré ses avantages pour limiter les conséquences du stress et réduire bien des troublés liés à la santé mentale.
Elle propose, en effet, des outils concrets, ancrés dans le présent, pour se défaire de situations parfois complexes en santé mentale. Dans ce type de thérapie, le consultant est, en plus, acteur de son changement. Son engagement doit donc être optimal.
Même si l’efficacité de la TCC est reconnue, elle a parfois certaines limites. Un tel apprentissage ne peut se faire que dans de bonnes conditions. Il ne convient donc pas :
- Aux personnes qui ont besoin d’un retour plus en profondeur sur leur histoire ;
- À celles qui sont en crise aiguë.
Quels professionnels sont habilités à pratiquer la TCC ?
En France, pour qu’un thérapeute puisse pratiquer des soins de ce type, il doit posséder une formation reconnue par l’État. Seuls les psychiatres, psychologues ou psychothérapeutes ont donc le droit d’utiliser la thérapie cognitivo-comportementale.
Qui consulter ?
Vous souhaitez entamer une TCC ? Adressez-vous à votre médecin traitant. Il est à même de vous conseiller le professionnel de santé formé à la thérapie cognitivo-comportementale. Dans tous les cas, vérifiez bien que le psychologue, psychiatre ou psychothérapeute a suivi une spécialisation. Cette information est généralement présente sur leur site ou sur la plateforme en ligne qui les référence.
Kinésiologie et TCC : quelles différences et points communs ?
La kinésiologie est une approche alternative qui allie des aspects issus de la psychologie énergétique. Elle comporte des similitudes avec une thérapie cognitivo-comportementale.
Des résultats visibles à court terme
Ces deux approches sont considérées comme des thérapies brèves. Contrairement à une psychothérapie qui peut durer une année, les deux pratiques se focalisent sur des objectifs précis dès le départ. Elles produisent des bienfaits à très court terme. Parfois, une seule séance suffit pour que la personne ressente un mieux-être.
Les techniques et outils utilisés
Dans les deux pratiques, la notion d’apprentissage reste extrêmement importante.
Pour rappel, les techniques phares en kinésiologie sont les suivantes sont :
- La sollicitation des méridiens d’acupuncture avec la méthode du Touch for Health ;
- Les affirmations et visualisations positives ;
- Les jeux de rôles ;
- Les exercices de relaxation ;
- La stimulation des points réflexes ;
- Les mouvements de Braingym ;
- Et bien d’autres.
En thérapie cognitivo-comportementale, l’objectif reste similaire à celui de la kinésiologie. Il s’agit de favoriser la prise de conscience et d’impulser le changement.
Certes les outils diffèrent. Mais la kinésiologie et la TCC suivent le même objectif : sortir d’un schéma négatif et répétitif.
TCC et kinésiologie : des indications communes
Les indications de TCC ou de kinésiologie sont souvent les mêmes. Les bénéficiaires peuvent d’ailleurs suivre ces deux types de soins en parallèle.
Les kinésiologues sont nombreux à enrichir leur formation initiale d’un cursus en thérapies comportementales et cognitives.
Il faut toutefois garder à l’esprit que la TCC est une méthode qui a fait ses preuves scientifiquement auprès des enfants, comme des adultes. Elle est reconnue par les professionnels de santé. Mais, ce n’est malheureusement pas encore le cas,en France, pour la kinésiologie.
FAQ
Combien de temps dure une thérapie TCC ?
La durée de la thérapie est fonction de la gravité du trouble. Généralement, il faut compter entre 5 à 20 séances.
La TCC est-elle efficace pour tous les troubles psychologiques ?
Non. L’efficacité de la TCC est reconnue dans divers troubles du comportement liés à la santé mentale. Mais elle n’est pas adaptée à toutes les situations.
Faut-il une ordonnance pour suivre une TCC ?
Non, vous n’avez pas besoin d’ordonnance du médecin.
La TCC peut-elle se faire en ligne ?
Oui, vous pouvez choisir de passer par des séances en ligne, pour traiter un problème de comportement compulsif ou une autre problématique.
Peut-on pratiquer la TCC seul ?
Il est possible de réaliser des exercices en totale autonomie. Cependant, pour arriver à extérioriser ses émotions et régler les problématiques de comportement, un accompagnement est souvent nécessaire.
Comment trouver des psychothérapeutes TCC autour de moi ?
Il vous suffit de consulter votre médecin traitant ou de rechercher en ligne un praticien sur les plateformes prévues à cet effet.
Combien coûte une séance ?
Le prix d’une séance varie entre les spécialistes. Comptez un coût par séance de 50 à 100 euros, en moyenne.
Est-ce que les TCC sont remboursées par la Sécurité sociale ou les mutuelles ?
Oui, votre TCC peut être remboursée par la Sécurité sociale et la mutuelle, si elle est effectuée chez un psychiatre conventionné. Votre complémentaire santé peut aussi participer à ce financement.